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Des huîtres à la carte

Une étude de faisabilité vient d’être lancée sur un projet de ferme ostréicole.

L’objectif est de produire des huîtres pour le marché local,dans un premier temps. Des huîtres seychelloises au menu des restaurateurs de l’ar- chipel ? C’est avec cette ambition qu’une étude de faisabilité est ac- tuellement menée par un groupe d’experts seychellois. « L’élevage pourrait devenir un nouveau produit de la mer commercialisé pour le mar- ché local », indique Olivier Levi, en charge de la communication de ce projet de ferme ostréicole soutenu par le Seyccat (Seychelles conserva- tion and climate adaptation trust), la Seychelles fishing authority ou encore le département de l’Econo- mie bleue.

S’il existe déjà une struc- ture de ce type sur l’île de Praslin, un projet porté par des capitaux norvégiens, l’élevage d’huîtres y est limité à la production de perles noires. Un budget primitif a été alloué pour cette première étape, soit un million de roupies environ (quelque 60 000 euros) provenant de la Blue grand foundation et du Seyccat. Il a été attribué à l’équipe d’une dizaine de personnes qui commence les travaux. À cela s’ajoute l’apport d’autres parte- naires pour plus de 42 000 euros. « Le projet est 100 % seychellois », soutient le responsable de la com'. « Nous avons des partenaires dont un se trouve à Maurice et un autre en France. Mais ce ne sont que des consultants.» Il s’agit de Persand royal, socié- té mauricienne spécialisée dans les fruits de mer, et de l’entreprise ostréicole Cabelguen basée en Bretagne, du côté de Locmaria- quer, entre Golfe du Morbihan et baie de Quiberon. « Nous sommes au tout début, en attente de la délivrance de la licence expérimentale. Nous sommes au stade de l’étude environnementale », indique Olivier Levi. « Des sites sont en cours de vali- dation. Nous ne pouvons dévoiler les endroits précis pour le moment, mais ils sont sur la côte de Mahé ». L’étude de faisabilité a débuté en juin dernier. Elle doit durer deux ans.

Outre la localisation des sites, il conviendra de trouver la technique d’élevage adaptée. Des expérimen- tations seront menées sur un projet pilote. Une étude marketing sui- vra. « Il s’agit de créer une nouvelle source de revenus en relation avec les ressources naturelles maritimes. Nous espérons vivement que cette étude permettra de réaliser une ferme ostréicole économiquement profitable aux Seychelles ». Contrairement à certaines fermes ostréicoles situées sous les tropiques, les huîtres ne seront pas importées avant de grandir dans l’archipel. « Nous voulons récupérer les naissains, les bébés huîtres, grâce à des collecteurs lo- caux.» Car les huîtres choisies dans ce projet sont des « rock oysters », des huîtres de roche, ou caccostrea cucullata pour les experts, que l’on trouve aux Seychelles, mais aussi en Afrique australe, à Madagascar, aux Comores, et même dans la mer Rouge. Pour le moment, le tonnage nécessaire pour que l’affaire soit rentable n’a pas été fixé.

L’objectif est dans un premier temps de fournir les restaurants locaux, no- tamment ceux des grands hôtels. La clientèle européenne, friande de ce fruit de mer lors des fêtes de fin d’année, serait sans doute ravie d’en trouver pendant son séjour dans l’archipel. «Nous ne sommes pas encore dans la phase d’estimation de la production. Nous ne pouvons présager du nombre de tonnes qui seront à produire », ra- joute Olivier Levi. Mais le projet se veut ambitieux. Si dans un premier temps le marché local est visé, l’ex- portation est envisagée à l’avenir, et dans quelques années, les tables réunionnaises.

Source: Le Quotidien de la Réunion

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